Nous avons rencontré Mme Josée Masson, fondatrice et directrice générale de Deuil-Jeunesse, afin d’obtenir ses judicieux conseils pour une douce intégration du jeune aux rites funéraires prévus. Elle mentionne en premier lieu l’importance de la notion du choix dans toute préparation : respecter les limites du jeune en question. Certains voudront obtenir un maximum d’informations, tandis que d’autres préféreront s’abstenir. Dans les deux cas, il est important de leur offrir une bonne écoute, et surtout de ne pas leur forcer la main.
1- Éducation
L’idéal sera toujours d’attaquer la situation en amont, d’éduquer avant plutôt que pendant l’événement. Mme Masson propose de discuter avec eux de vos propres expériences avec la mort, d’assister lorsque possible aux rites funéraires dans un contexte qui serait moins sensible à l’enfant (parent d’un voisin, connaissance plus éloignée, etc.) et de visiter dans le calme un cimetière ou un mausolée.
Il est important d’accueillir au préalable toutes les questions, particulièrement les questions techniques en trait au décès et aux soins apportés à la dépouille, afin de libérer l’espace mental de l’enfant et laisser toute la place à l’émotion du jeune lors du jour J. Il est même recommandé d’aller de l’avant et d’inviter les questions, puisque l’enfant aura tendance à éviter ce sujet tabou dans notre société occidentale, particulièrement s’il perçoit l’inconfort des adultes qui l’entourent. Si vous vous sentez désemparé face à ces interrogations pointues, il n’existe pas de meilleure personne pour y répondre que le conseiller funéraire que vous rencontrerez. Il nous fera plaisir d’expliquer avec doigté et douceur les différentes étapes effectuées au salon, ou lors des funérailles. Il est important de ne pas inventer de réponses, mais plutôt d’offrir des informations véridiques, toujours dans le respect des limites du jeune.
2- Implication et participation
Il est ensuite important de permettre aux jeunes de jouer un rôle décisionnel dans la préparation des rites funéraires : si possible, être présent aux rendez-vous d’organisation de la commémoration, être mis au courant des volontés du défunt et du déroulement de l’événement avant le jour prévu, avoir une voix dans le choix des objets funéraires et commémoratifs, comme l’urne, le cercueil ou les signets souvenirs. Sans qu’il décide unilatéralement de tous les détails, il est valorisant pour un enfant d’être écouté et de sentir qu’il participe.
On peut également prioriser la visite du salon funéraire et/ou du lieu de culte choisis, de l’emplacement au cimetière ou au columbarium, pour se familiariser avec l’espace et ainsi amoindrir le choc émotionnel. Mme Masson privilégie par ailleurs de laisser aux enfants un temps d’adaptation au salon ou au lieu de cérémonie, le jour même des funérailles, afin de laisser l’enfant s’habituer à la situation et à la présence du cercueil ou de l’urne avant l’arrivée de la foule. Par ailleurs, si l’option de l’urne est choisie, Mme Masson mentionne qu’il est essentiel d’offrir au jeune la possibilité de voir le corps de la personne défunte avant la crémation, cela lui permettra de vivre son histoire telle qu’elle est.
Au moment de la cérémonie, offrez au jeune l’opportunité de faire un « au revoir » personnalisé à son être cher. Qu’il s’agisse d’une allocution en avant, de l’écriture d’un texte à faire lire par le maître de cérémonie, de jouer un morceau de musique, de dessiner ou d’écrire une lettre à placer auprès du cercueil ou de l’urne, son implication dans la cérémonie joue un rôle crucial dans le processus de son deuil.
3- Lâcher prise et ouverture d’esprit
Certains enfants manifestent des émotions qui peuvent déconcerter les adultes, telle que le rire, le désintérêt ou même la joie. Ces mécanismes d’adaptation peuvent surprendre, mais ne trahissent pas pour autant un manque de respect envers le défunt ou la lourdeur de la situation. Essayez de ne pas vous en faire avec les réactions des enfants en présence du cercueil ou de l’urne : il est possible qu’elles ne correspondent pas à celles attendues des adultes. Il faut idéalement les laisser vivre leurs émotions avec indulgence et réalisme. Il faut également être doux envers vous-même. Vous aussi vivez une grosse émotion, tout en ayant à vous occuper d’un enfant.
Il peut être utile de désigner un autre adulte qui sera responsable de répondre aux besoins de l’enfant (eau et nourriture, animation, même quitter avec l’enfant si nécessaire) lors de l’événement, pour que vous puissiez vivre pleinement votre propre émotion. De la même manière, déterminer un adulte qui saura gérer et occuper l’enfant lors des cérémonies qui peuvent être longues selon les normes des enfants, et le guider lors de la commémoration.
Pour conclure, Mme Masson nous laisse avec une dernière pépite de sagesse : « Ce qui est bon pour l’adulte, l’est également pour l’enfant. » Souvenez-vous d’inclure le jeune dans l’organisation dans les limites du possible, de répondre à leurs interrogations avec franchise, et d’accueillir les émotions qui en découlent à cœur ouvert.
N’hésitez pas à communiquer avec Lépine Cloutier au 1-844-529-3371 pour profiter de notre partenariat avec Deuil-Jeunesse, et entamer une conversation.